A voir sur Kersaint
La fontaine Sainte Haude
Quelques temps après la fin du règne de Clovis, le seigneur Galon de Trémazan a 2 enfants : une fille Haude et un garçon Gurguy. A la mort de son épouse il convole avec une anglaise qui maltraite les enfants du premier mariage. Gurguy se réfugie à la cour du roi Dagobert laissant Haude 12 années à la merci de leur marâtre. Celle-ci exile Haude dans une ferme pour remplir la lourde tache de servante de ferme.
Quand la marâtre rapporte à Gurguy, que le comportement infamant de Haude est à l’origine de sa mise à l’écart : Gurguy entendant sauver l’honneur familial. Il se rend à la ferme qui emploie Haude. Ne la trouvant pas il pousse jusqu’à la fontaine, à la vue de sa sœur la colère lui fait perdre la raison, il se saisi de son épée et tranche la tête de Haude.
Haude était innocente : la légende est en marche. Dans la soirée la malheureuse décapitée apparait à son frère portant sa tête sous son bras et rétablit la vérité. La méchante belle-mère est foudroyée sur le champ !
Gurguy, pardonné par sa sœur, et pris de remords, se réfugie auprès de saint Pol Aurélien, évêque du Léon. Après 40 jours de pénitence, il prend le nom de Tanguy et expie son crime en fondant l’abbaye saint Mathieu.
Il n’est pas étonnant qu’une telle légende confère à cette source un caractère sacré. Le petit bassin circulaire traversé par la rigole serait la trace laissée dans la pierre par la tête de Haude. Comme toutes les fontaines de la région on prête des vertus de guérir à cette fontaine : la fontaine sainte Haude ferait disparaître les verrues.
La chapelle Notre Dame de Bon Secours autrement appelée la chapelle de Kersaint
Kersaint, « village des saints », doit son nom à l’histoire de sainte Haude et saint Tanguy, une légende du VIe siècle, enfants du seigneur du Chastel, Galon de Trémazan. les ruines de la demeure familiale sont encore visibles à Kersaint, près de la grève.
A l’endroit où, victime d’une tromperie, Haude fut décapitée par son frère, s’éleva très tôt un modeste édifice religieux dédié à la fratrie. Puis la famille du Chastel édifia la chapelle actuelle entre le XVe et le XVIe siècle. EN 1518 la chapelle fut élevée au rang de collégiale.
3 vitraux datant de 1901, réalisés par le maitre verrier Léon Payan et 2 statues rappellent les principaux épisodes de la vie des saints.
Durant la révolution française, Le 2 juillet 1791 un arrêté départemental ordonne la fermeture de la collégiale. Le lieu de culte mis en vente est sauvé des velléités de profanation par sa nouvelle propriétaire, madame Bazil.
Le 1 septembre 1810 la propriétaire fait don de ses biens à la paroisse de Landunvez. L’activité religieuse reprend jusqu’à la fin du XXe siècle.
En septembre 1903 la foudre s’abat sur le clocher entrainant la destruction partielle de la toiture et des vitraux. Les descendants de madame Bazil financent la restauration du sanctuaire.
Durant les 2 guerres mondiales de nombreux pèlerinages sont organisés pour implorer Notre Dame de Bon Secours. Printemps 1995, la municipalité ferme la chapelle : la voute risque l’effondrement. En 2003 après de gros travaux financés par l’union européenne, l’état, la région Bretagne, le conseil général du Finistère, la fondation pour la sauvegarde de l’art français, l’A.S.C.L et la commune.
Le Viaduc de Kersaint
Les innovations technologiques post première mondiale (démocratisation de l’automobile individuelle et mise en place de lignes de cars) concurrencent et déstabilisent le chemin de fer. La ligne ferme en 1935. Dans cette section Portsall-Porspoder le train déficitaire n’avait donc servi que 22 ans. Pendant l’occupation allemande de la seconde guerre mondiale l’occupant la remet en service à son usage exclusif. A la fin de la guerre les rails sont démontées et remplacées par une voie automobile. Aujourd’hui cette petite route fait le bonheur des randonneurs, qu’ils soient cyclistes ou marcheurs.
La maison dite « des chanoines »
A l’origine l’entrée principale était située sur le coté nord. Ce bâtiment sévère en pierres locales, ne présente aucune ornementation en dehors des petites baies verticales barrées d’un seul meneau horizontal et de 3 portes aux sommets arrondis s’encastrant dans un arc de pierres chanfreiné.
L’arc en plein cintre que l’on voit sur les photos surmontait l’une de ces 3 portes qui donnait accès à un autre bâtiment aujourd’hui en ruines comportant un étage. Cette construction, isolée de l’ensemble, devait servir à héberger des hôtes de passage, malades ou pèlerins.