Landunvez vient du breton « lann » (ermitage) et de Sainte Tunvez.

Landunvez faisait autrefois partie de la paroisse primitive de Plourin lorsqu’y est fondé l’ermitage dédié à Sainte Tunvez (alias Tumette, l’une des 11 000 vierges, compagnes de Sainte Ursule, martyrisées à Cologne en 383). On la trouve encore mentionnée sous l’appellation Tunmez en 1543 et Tunmete en 1546.

Paroisse de l’ancien archidiaconé d’Ack, à l’extrême pointe Nord de la presqu’île armoricaine. Elle comptait, à la fin du XVIIIème siècle, 1.200 communiants, soit 3.000 habitants, et avait pour seigneur le duc de Lauzun, auquel appartenait, jusqu’en 1778, la baronnie du châtel Trémazan (Courcy).

Le saint patron était saint Conval ou Gonvel, Abbé, qu’on a essayé d’identifier avec saint Guénaël. Mais il est deux autres saints personnages qui ont illustré Landunvez, leur pays d’origine ; c’est saint Tanguy et sa sœur, sainte Haude, ou Eodez, dont voici la légende, en quelques mots : Galon, sgr. de Trémazan au VIème siècle, avait épousé la fille d’Honorius, prince de Brest, dont il eut deux enfants, Gurguy et Haude. La princesse étant morte, Galon épousa une fille de la Grande-Bretagne, de la secte de Pélage, qui se montra une vraie marâtre pour Gurguy et Haude. Le premier put se réfugier à la Cour du roi, à Paris, d’où il ne revint que lorsqu’il apprit les mauvais traitements que subissait sa soeur Haude ; celle-ci venait d’être chassée de la maison paternelle pour vivre à la campagne. De retour chez lui, il s’étonna de n’y pas trouver sa sœur ; mais sa belle-mère lui dit qu’elle avait été obligée de l’éloigner, à cause de ses débordements. Gurguy, indigné contre sa soeur, alla à sa recherche, pour lui faire de justes représentations. Il la rencontre en train de laver, près d’une fontaine ; mais Haude, qui ne reconnut pas son frère, prit la fuite, ce que celui-ci, prenant comme un aveu de toutes les calomnies prononcées contre elle, courut après et lui trancha la tête d’un coup d’épée. Il ne tarde pas à apprendre qu’Haude est une sainte fille, supportant avec une patience admirable les outrages de sa marâtre. Il retourne au château, où il met son père au courant de ce qu’il a fait et de ce qu’il a appris. En même temps, Haude, tenant sa tête entre ses mains, se présenta, et remettant sa tête sur le col, reprocha sa perfidie à sa marâtre, qui tomba à terre, foudroyée d’un éclat de tonnerre.

La Sainte recommanda à son frère Gurguy de faire pénitence et, ayant reçu les sacrements, mourut pieusement elle-même, « le 18 Novembre 545, et fut inhumée dans l’église paroissiale de Landunvez, » nous dit Albert le Grand, qui nous parle ensuite de la conversion de Gurguy ; celui-ci alla trouver saint Paul de Léon, qui, l’ayant aperçu la tête entourée de flamme, lui changea le nom de Gurguy en celui de Tanguy. C’est Tanguy qui fonda le monastère de Saint-Mathieu fin de terre, et celui de Gerber, qui, primitivement, a bien pu être Ker per ou Saint-Pierre-Quilbignon, pour devenir par la suite le monastère des Cisterciens au Releq en Plounéour-Ménez. Sainte Haude est représentée ordinairement tenant sa tête coupée entre les mains. M. Le Moan, ancien recteur de Plourin, pense que Landunvez serait une sorte de corruption pour Lan-Eodez. Ne pourrait-on pas dire plutôt que Landunvez serait pour Lan an teven, comme il y a la chapelle Sant Gonvel an teven (Saint-Gonvel les dunes), d’autant plus que l’église paroissiale est dédiée à saint Gonvel et non à sainte Haude (Archives de l’Evêché).

Les seigneurs fondateurs de cette paroisse étaient les seigneurs du fameux château de Trémazan, bâti peut-être primitivement par les Romains, mais certainement reconstruit et fortifié par les seigneurs du pays, qui avaient pris la charge de défendre cette côte, exposée aux incursions des pirates. Pour les besoins religieux, ils durent fonder une chapelle tout près de la forteresse, sous la protection de la Sainte Vierge, Notre-Dame de Kersaint, pour leurs vassaux, qui, au premier appel, devaient quitter soit leurs barques soit les travaux des champs. Ils fondèrent la paroisse de Landunvez, sous le vocable d’un Saint du pays, saint Gonvel, qui avait déjà un petit oratoire sur le bord de la mer, au lieu, sans doute, où il débarqua, venant de la Grande-Bretagne. Ce qui est incontestable, c’est qu’en plein Moyen-Age, les seigneurs de Trémazan et du Chastel étaient les maîtres et défenseurs du pays, soit dans leur château de Trémazan, soit dans leur bastide de Quilbignon, aux portes de Brest.

En 1650, naissait, à Landunvez, Jean-Maur Andren de Kerdrel, qui entra dans l’Ordre des Bénédictins et fit profession à Saint-Melaine de Rennes, le 17 Janvier 1669. Il devint prieur de Landévennec ; c’est là que Mgr. de Coëtlogon, évêque de Quimper, lui conseilla de publier une nouvelle Histoire de Bretagne. Devenu prieur de Redon, en 1687, il choisit D. Gallois, D. Briant et D. Lobineau, pour coopérer avec lui à cette oeuvre. Prieur de l’abbaye de Noirmoutiers en 1723, il y mourut le 7 Avril 1725 (LE VOT). M. Guéguen nous dit qu’en 1675, habitait le manoir de Tromenec, Jean-Claude Audren, sgr. de Kerdrel, époux de Marie-Louise Le Rouge de Penfentenyo (MM. Peyron et Abgrall).

La paroisse de Landunvez, détachée de Plourin, dépendait autrefois de l’ancien évêché de Léon.

On rencontre l’appellation Landunvez vers 1330 et en 1467.