La maison dite « des chanoines »
Inscrite à l’inventaire des Monuments historiques en 1987. Cette maison fut bâtie entre 1550 et 1560 pour une petite communauté de six chanoines créée en 1518 par le seigneur de Trémazan Tanguy(V) du Chastel et destinée à gérer la chapelle de Kersaint qui était l’objet de nombreux pèlerinages. Il faut dire qu’avant cette construction les «pères blancs» logeaient chez des particuliers, situation qui rendait difficile la pratique de leur seconde fonction d’herboristes apothicaires.
Ce qui constitue aujourd’hui le petit parking où stationnent les visiteurs devait être au XVIe siècle un jardin de plantes médicinales dont le puits est toujours visible devant la maison. Cette façade est en fait l’arrière de la longère. Lorsque l’on contourne l’appentis qui la défigure, on découvre qu’un autre bâtiment, légèrement plus élevé, est accolé perpendiculairement à la construction principale, presque en son milieu.
A la jonction des deux bâtiments, une sorte d’échauguette très simple, en encorbellement, renferme un étroit escalier menant aux combles. Son seul éclairage est fourni par de minuscules ouvertures.
L’entrée principale était donc située à l’origine sur le côté nord.
Ce bâtiment sévère, en pierres locales, ne présente aucune ornementation en dehors des petites baies verticales barrées d’un seul meneau horizontal et de trois portes aux sommets arrondis s’encastrant dans un arc de pierres chanfreiné.
L’arc en plein cintre que l’on voit ci-dessus surmontait l’une de ces trois portes qui donnait accès à un autre bâtiment aujourd’hui en ruines comportant un étage. Cette construction, isolée de l’ensemble, devait servir à héberger des hôtes de passage, malades ou pèlerins.
Sur la façade sud du bâtiment, on remarquera que les portes jumelées ne sont pas identiques : l’une, à gauche, est surmontée d’un arc en anse de panier, l’autre, d’un arc plus élevé, en tiers-point. Cette différence, prévue dès la construction, correspond peut-être à une hiérarchisation des entrées.